La bipolarité a contribué à mon succès dans ma carrière dans le trading et la gestion de fortune.
Je vais démontrer dans cet article pourquoi j’affirme une telle chose.
Pour commencer, je vais partager avec vous la première partie de ma carrière en tant que trader qui dura 19 ans et j’aborderai le reste de mon parcours dans la gestion de fortune une autre fois.
J’ai réussi à travailler pendant près de 30 ans dans le trading et la gestion d’actifs, assumant des responsabilités importante jusqu’au jour où la charge est devenue trop lourde et m’a complètement détruit, mettant fin à ma carrière du jour au lendemain.
Ma bipolarité m’a aidé durant les 19 années de trading au sens large du terme. Il existe une multitude de types de trading, mais je ne vais pas vous bourrer le crâne avec les définitions.
J’ai été “élevé” à Wall Street, à la Bourse de New-York, à l’âge de 20 ans. Malgré mon jeune âge, je me sentais à l’aise dans cette fosse aux lions.
Malgré mon jeune âge, je me sentais à l’aise dans cette fosse aux lions. Après un certain temps, j’ai quitté le parquet et j’ai commencé à traiter au téléphone, derrière plusieurs écrans comme vous l’avez probablement vu dans les films. Pour vous donner une idée en ce qui concerne la chronologie, c’était plus proche du premier film “Wall Street” que du second. J’ai survécu le crash 1987, qui fut un moment extraordinaire pour les traders (mais pas pour les investisseurs). Ensuite, j’ai été arbitragiste pendant quelques années, l’arbitrage consiste à acheter ou à vendre une action dans un pays et la vendre ou la racheter dans un autre, ceci devait être fait presque instantanément, il fallait réfléchir et executer la transaction rapidemment.
Sur les marchés financiers, vous pouvez faire quelque chose que vous ne pouvez faire nulle part ailleurs, c’est-à-dire vendre quelque chose que vous ne possédez pas. L’arbitrage fait par l’homme a disparu lentement lorsque que les ordinateurs commençaient à faire le travail plus efficacement et pour moins cher.
Ensuite, je suis devenu un courtier à New York (près de dix ans), un courtier en valeur mobilière indépendant si je veux utiliser la bonne définition. Brokering consiste à assembler et executer une transaction entre un acheteur et un vendeur. Explication rapide: le client A veut acheter ou vendre une obligation ou une action spécifique, il me demande de lui faire une offre ou une demande selon ce qu’il veut acheter ou vendre. Le client A a également demandé à d’autres courtiers en même temps, par conséquent, vous n’avez pas eu le temps de vous endormir. J’appelais mes contacts pour voir s’ils étaient intéressés par la transaction ou pas, j’en appelais autant que possible afin d’avoir la meilleure offre ou demande possible. Puis je relayais le prix au client A, qui a disait le mot magique “Fait” ou pas. S’il disait fait, je devais retourner rapidement chez mon contact et couvrir ma position. Parfois l’offre ou la demande avait disparu et je finissais par perdre de l’argent sur la transaction, ce sont les règles du jeu (les pertes étaient très rares). Voilà, j’espère que c’était assez clair.
Il y a encore beaucoup plus de types de transactions qu’un courtier peut faire et que nous faisions, mais j’ai choisi d’expliquer cet exemple simple, pour vous donner un avant-goût. Ce type de transactions est appelé ; Over The Counter (OTC). J’avais souvent plusieurs transactions en même temps, en fait, il était rare d’avoir une seule à la fois.
Cela m’apporta d’énormes plaisirs et sensations. Être bipolaire était un atout pour moi. Plus ça allait vite et que l’enjeu était grand mieux ça allait. Ça avait pour effet de ralentir mon cerveau. J’étais en paix, les démons étaient silencieux. Je voyais les choses au ralenti. Je fonctionnais dans un environnement extrême. Mon cerveau était rassasié.
Une fois, ma femme est venue m’aider, car mon partenaire était loin. J’étais plutôt content qu’elle le fasse, mais elle a fini par se cacher dans la salle du conseil après une heure ou deux, car elle pouvait plus supporter le chaos en sachant les enjeux.
Ce sont les meilleures années de toute ma carrière. J’étais libre d’être moi-même et mon cerveau foireux était définitivement un atout. J’ai fait beaucoup d’argent que je l’ai gaspillé dans les voitures de luxe, les motos, l’art et ainsi de suite. Ces phases maniaques étaient impossibles à déceler, car la plupart des traders avaient des comportements similaires. Je voyais déjà un psychiatre, car j’avais de gros problèmes d’anxiété, c’est ce qui me fait dire que la manie ou l’hypomanie m’apporte de l’anxiété et que je me sens très agité. C’est à ce moment qu’on m’a diagnostiqué un « trouble anxieux sévère » (1992). Même si nous avons découvert plus tard que je souffrais déjà de bipolarité, mais il était impossible de le découvrir à ce moment-là vu genre de travail que j’exerçais.
Je ne sais pas comment les autres traders fonctionnaient et je n’insinue surtout pas qu’ils sont tous malades, mais un de mes amis proches, un ancien trader a aussi, a quelque chose, pour sur, mais il ne le sait pas.
Le commerce était une évasion pour moi. Je n’étais pas connecté au monde réel. J’étais libre.
Ma vie était équilibrée. J’ÉTAIS HEUREUX.
Paix et serenité
Lawrence