Un de mes psychiatres préférés m’a dit une fois que “les empreintes sur du ciment frais ne disparaissent jamais”.
Cette analogie puissante définit parfaitement l’effet durable des abus sur les enfants et leurs répercussions à vie.
Indépendamment du nombre de thérapies que vous pouvez suivre ou d’autres moyens que vous puissiez trouver, ces empreintes demeurent. Le cœur du problème et les dommages restent pour toujours et remontent parfois à la surface d’une manière camouflée.
J’ai été gravement persécuté, mentalement et physiquement, depuis la maternelle jusqu’à l’âge de 7 ans. J’ai été mordu, on m’a craché dessus, personne ne voulait jouer avec moi et la liste est longue. J’avais peur de dire à mes parents ou à l’école que ces lâches me menaçaient et que si je le disais à quelqu’un, les choses s’empireraient pour moi. Je les ai crus et je me suis tu. Mes parents n’en savaient rien jusqu’au jour où ils découvrirent mes blessures apparentes. L’école a refusé d’entrer en matière sous le prétexte que nous sommes que des enfants et que des choses comme celles-ci arrivent. Cette situation devint tellement toxique que ma mère a décida de déménager dans un autre quartier.
Etant donné que c’était la seule chose que je connaissais, j’attendais le même traitement de la part de mes nouveaux camarades de classe. Et au contraire, j’ai été accueilli chaleureusement et ma vie pouvait enfin commencer.
Selon mon médecin, cette première partie de ma vie maintient toujours un poids important à ce jour. Et peut encore influencer mes actions et décisions. La persécution, associée à la bipolarité et à un trouble de l’angoisse sont de bons ingrédients pour vous rendre malade, et c’est ce qui s’est passé.
Toute forme d’abus sur un enfant souffrant d’une maladie mentale ou non doit être considérée comme un crime majeur assorti de sanctions sévères. Voici un article de la Convention Européenne des Droits de L’homme de mai 2002.
Article 3
Interdiction à la torture.
Nul ne sera soumis à la torture ni à des souffrances inhumaines ou dégradantes
et des traitements punitifs.
Ceci est très clair, mais cela ne nous dit pas quelles sont les sanctions appliquées à la partie coupable. Je ne suis pas avocat et peut-être que la convention est une ligne directrice et que chaque pays applique ses propres lois. Je ne le sais pas. Un point important qui n’est pas mentionné dans l’article. Est que tout témoin ou toute personne ayant connaissance de tels actes commis et n’alertant pas les autorités concernées, devrait être considéré comme un complice et faire face aux mêmes sanctions. Encore une fois, cela peut être indiqué dans les lois du pays, mais je ne le sais pas. Si quelqu’un a des connaissances sur la façon dont ceci est traité, concrètement, faites le moi savoir s’il vous plaît ?
Ce qui n’a pas de sens pour moi, c’est que la santé mentale coûte beaucoup d’argent, de problèmes et de décès aux pays. Sur le plan rationnel, on pourrait penser qu’il serait logique d’essayer d’améliorer et de prévenir les problèmes de santé mentale afin d’économiser de l’argent. Comme nous le savons tous, la société se fout de nous, mais pas des coûts. Je peux honnêtement dire que la France fait exception, en tant que bipolaire, tous les soins sont gratuits : médecins, infirmières, médicaments. J’espère que d’autres pays fournissent le même type de service. Le seul problème en France est qu’une fois que vous êtes étiqueté handicapé mental, il devient impossible de trouver un emploi. Même avec une loi française qui stipule que les entreprises doivent embaucher 10 pourcent des personnes handicapées (physiquement ou mentale). Les entreprises françaises qui ne se conforment pas à la loi sont condamnées à une amende.
Paix et sérénité
Lawrence