Empathies et vérités

Nous sommes souvent en situation de crise dans ma famille, crises liées directement ou indirectement à ma maladie. Après avoir réfléchi sérieusement à ce problème, j’en ai conclu qu’il s’agissait de la perception de notre propre empathie et de notre propre vérité et de l’incapacité, d’inverser les rôles dans les deux sens. Des deux. Mais honnêtement, il est impossible de demander à une personne normale de se mettre à la place d’un bipolaire, donc l’exercice en soit est futile. Ce fait aggrave les crises et résout rarement les problèmes actuels. Il en résulte que les problèmes non réglés persistent et polluent l’environnement au foyer et ajoutent une couche de problèmes récurrents inutiles.
Ce que je crois fermement, c’est que nous sommes tous convaincu de notre propre vérité et réalité, que nous la ressentons et vivons. Aussi, nous sommes entièrement empathiques envers les autres. Mais la réalité « réelle » doit être différente puisque ces crises se produisent trop souvent.
Je sais depuis que ma maladie est fatigante, voire épuisante, pour ma femme et mes deux adolescents. On m’a dit que mes sauts d’humeur, mon irritabilité, mon incapacité d’anticiper ce qui doit être fait, mon incapacité à gérer mes deux garçons, ne pas être présent, actif et connecté avec la famille (je passe la grande majorité de mon temps dans mon bureau à la maison), le fait que je ne me souviens pas de ce qui m’a été demandé et la liste continue.
Objectivement, je pense que tous les points énumérés ci-dessus sont légitimes. Malheureusement, je ne suis pas capable de gérer certains de ces points. Je crois être empathique envers ma famille, mais j’ai le sentiment qu’ils ne le ressentent pas. D’après moi, je fais de mon mieux.
Ces affrontements sont très douloureux et éprouvants pour moi et doivent l’être pour eux aussi, je ne sais pas comment les éviter peut-être que je ne réalise pas les dégâts que je crée quand je parle et les actes que je fais ou pas. Mais de mon point de vue, je n’ai fondamentalement rien à me reprocher, car j’ai la ferme impression de faire tout ce que l’on me demande, mais d’après ma famille, ce n’est pas le cas.
Ils expriment leurs mécontentements et à quel point il est difficile de vivre avec moi, ils font de leur mieux pour rendre la situation vivable et paisible. Je les crois quant à l’empathie qu’ils prétendent avoir pour moi.
Mon énigme est ; comment puis-je m’améliorer la situation ? J’ai 53 ans et suis suivi par des psychiatres depuis 1992, je possède un tas d’outils efficaces qui m’ont étés donnés par mes médecins en cours de route. Je suis bien informé et conscient de ma maladie. Néanmoins, nous sommes tous incapables de fonctionner correctement au sein de la cellule familiale.
Pour résumer, nous avons deux légitimes vérités et empathies pour un même évènement. Comment réconcilier les deux ?
Ma question est la suivante : que puis-je faire pour améliorer la dynamique de ma famille ? Je me réjouis de lire vos commentaires, idées, et suggestions.
Lawrence Illoc